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الأربعاء، 23 ديسمبر 2009

Kierkegaard

Kierkegaard est le fondateur de l'existentialisme contemporain. Il est le grand représentant de l'existentialisme chrétien. Contre Hegel, contre tout système et toute déification de l'histoire, il donne une place privilégiée à l'individu car, à ses yeux, l'important est d'être subjectif.

Sommaire

Les sources de sa pensée.
La vie de Kierkegaard.
Apport conceptuel.
  • Les trois stades de l'existence.
  • Une théorie de l'existence.
  • La politique.
Principales œuvres.

Les sources de sa pensée.

Kierkegaard lutte contre Hegel et la pensée hégélienne.
Penseur religieux, il se nourrit de la Bible mais refuse les Eglises officielles.
Il s'intéresse au théâtre, à la musique et particulièrement à celle de Mozart.

La vie de Kierkegaard

Michael Pedersen, père de notre philosophe, naquit en 1756 à Saeding. Au temple (kirke) attenait une ferme (gaard), dite kirkegaard. Suivant l'usage, le père de Michael, Peder Christensen, prit le nom de la ferme quand il fut chargé du métayage. Un jour Michael, âgé de onze ou douze ans, qui gardait ses moutons, tenaillé par la faim, monta sur une pierre et maudit Dieu. En 1794, il se marie mais sa femme meurt sans lui avoir laissé d'héritier. Il épouse en seconde noce sa jeune servante et maîtresse. En 20 ans, il réalise une immense fortune et se retire du commerce vers la quarantaine. Riche et respecté, l'ancien bonnetier est pourtant rongé par le remords d'avoir péché contre le sixième commandement. Le péché est un châtiment de son blasphème d'autrefois. Il a maudit Dieu et Dieu qui l'a comblé de biens matériels le punira dans ses enfants. En 1813, Sören Kierkegaard, dernier des sept enfants de Michael, vient au monde. La mère a 44 ans et le père 56. La mère de Sören meurt en 1834 sans paraître avoir exercé d'influence sur son fils (il n'a jamais parlé d'elle).
Sören a 6 ans quand la mort fait son entrée dans la maison, frappant un de ses frères. Les deuils se succèderont. Seuls Sören et son frère aîné, Peter Christian, survivront. Michael est rempli de crainte pour son dernier né. Il s'efforce de lui inculquer une foi solide mais aussi austère et sombre.
En 1821, Sören entre dans la classe préparatoire du collège Borgerdydskol, dirigé par le célèbre Michael Nielsen. Il n'a ni camarades, ni amis. Il est un étranger et un objet de pitié à cause de son costume, toujours le même. Aucune qualité éclatante, sauf en latin, ne distingue cet élève peu appliqué. Le proviseur Nielsen le présente au baccalauréat en 1830.
Sören décide de suivre ensuite les cours de la faculté de théologie. C'est le début d'une intense activité intellectuelle. Il fréquente le cercle fondé par un de ses camarades, P. E. Lind, où l'on discute littérature et politique. Il déploie aussi une vive activité à l'Association des étudiants. Il y prend la parole sur la presse libérale et poursuit une mordante campagne contre les leaders libéraux, ce qui lui attire la sympathie de Heiberg (un des premiers à avoir diffusé au Danemark la philosophie de Hegel). Sören rencontre le poète Poul Martin Möller et une grande intimité ne tarde pas à s'établir entre les deux hommes. Mais ce qui attire surtout Sören, c'est le théâtre et il aime aussi passionnément la musique. Il fait des apparitions de plus en plus rares à la faculté et omet de passer ses examens.
Vers 1835 se situe le " grand tremblement de terre ". Sören a la révélation de la faute paternelle. Le péché entre dans sa vie et désormais un mal étrange, qu'il appelle sa mélancolie, ne cessera plus de le persécuter. Se fuyant lui-même, il se jette à corps perdu dans une vie de dissipation. De violentes querelles l'opposent au vieux Michael. Il s'enfuit de la maison familiale. Il y reviendra pourtant un an plus tard et se réconciliera avec ce père qui meurt le 8 août 1838.
Kierkegaard se remet à ses études et obtient le 3 juillet 1840 le certificat de théologie requis pour exercer le ministère pastoral. Il se fiance avec Régine Olsen, fille d'un conseiller à la Cour. Il croit un temps que la fréquentation de cette fraîche créature le guérira de son mal mais se rend assez vite compte de son erreur. Le 16 juillet 1841, il dépose sa thèse de doctorat sur " Le concept d'ironie constamment rapporté à Socrate ".
La brillante réussite universitaire de Kierkegaard sonne le glas de ses fiançailles. C'est parce qu'il se sent religieux, l'homme de l'absolu, qu'il renonce au mariage, tout comme, mais de façon inversée, Luther avait renoncé au célibat. Mais même dans un tel sacrifice, Sören se considérait comme lié dans l'éternité à Régine.
Désemparé, il prend le 25 octobre 1841 la route de Berlin. Il rentre à Copenhague le 6 mars 1842. Il mène une existence paisible de riche célibataire. Il a renoncé à être pasteur. En 1843 paraissent " Ou bien… Ou bien ", " Crainte et tremblement ", " La Répétition ", en 1844 " Les Miettes Philosophiques ", " Le concept d'angoisse ", en 1845 " Les stades sur le chemin de la vie ".
Kierkegaard refuse, en décembre 1845, de collaborer à l'annuaire d'esthétique de P. L. Möller, ce qui lui attire les foudres du journal satirique " Le Corsaire ". Il est tourné en ridicule avec une grossièreté dont on demeure confondu. Dans la rue, la populace l'insulte et les gamins lui jettent des pierres. Son chagrin est terrible. Il se tourne plus ardemment encore vers une existence plus spirituelle : le chrétien ne doit-il pas être prêt à souffrir pour la vérité ? Fuyant l'atmosphère empoisonnée de Copenhague, il se rend au début de mai 1846 à Berlin. De retour à Copenhague il connaît une solitude plus grande que jamais.
En 1847, paraissent " La pureté du cœur ", " Vie et règne de l'Amour ". La fin de cette année est cruelle : le 3 novembre, Régine Olsen épouse Frédérik Schlegel. Kierkegaard essaie de trouver une diversion à son chagrin dans de nouveaux intérêts : il concentre son attention sur les politiciens et la presse.
En juin 1849, le conseiller Olsen meurt. Kierkegaard écrit alors à Schlegel, joignant une lettre pour sa femme. Le tout lui est retourné avec un mot énergique.
Au printemps 1851, Kierkegaard prêche pour la dernière fois à l'église de la citadelle et publie le 10 septembre son dernier ouvrage, " Pour un examen de conscience recommandé aux contemporains ". Il écrit de moins en moins. Même les notes de son journal se raréfient. Il s'éloigne de l'Église officielle et publie un pamphlet d'une grande violence contre l'hypocrisie de l'Église dans le journal " L'Instant "
Au printemps 1855, Schlegel est nommé gouverneur des Antilles danoises et part avec Régine. Tant d'émotions ont raison de la santé de Kierkegaard qui, un matin d'octobre, tombe évanoui dans la rue et est conduit à l'hôpital. Il repousse le pasteur venu lui apporter le dernier sacrement et meurt le 11 novembre.

Apport conceptuel.

Kierkegaard s'oppose au système philosophique et en particulier à celui de Hegel. Il ne saurait, en effet, y avoir un système de l'existence. Il faut devenir subjectif. La subjectivité est conçue comme intériorité du sujet individuel, comme accomplissement spirituel de l'individu (devenir subjectif est la plus haute tâche assignée à chaque homme).

1) Les trois stades de l'existence

L'existence passe par trois étapes, trois stades essentiels :

  • Le stade esthétique : " L'esthétique est en l'homme ce par quoi il est immédiatement ce qu'il est. (…) Celui qui vit dans et pour l'esthétique qui est en lui est un esthéticien. " L'esthéticien est celui qui fait de la jouissance le but de sa vie sans se préoccuper du bien ni du mal. Le stade esthétique utilise le "Ou bien… Ou bien" d'une façon très particulière. L'opposition des contraires disparaît dans l'indifférence : " Mariez-vous, vous le regretterez ; ne vous mariez pas, vous le regretterez aussi ; mariez-vous ou ne vous mariez pas, vous le regretterez également. " L'esthéticien est à la fois chaque chose et son contraire (c'est à dire qu'il n'est rien). Contre Hegel qui résoud la thèse et l'antithèse dans l'unité supérieure de la synthèse, ici l'opposition des contraires disparaît dans l'indifférence. Comme tout homme, l'esthéticien est constamment en face d'un choix : agir ou ne pas agir mais son art consiste à ne pas choisir. En face de chaque possibilité, il fait valoir le contraire. Le fond même de sa nature, c'est l'angoisse qui ne se dissipe jamais, pas même dans l'instant de la jouissance. Il souffre mais d'une souffrance stérile car seule la foi chrétienne donne à la souffrance sa signification. Toute existence esthétique est vouée à la perdition, au désespoir. Parce qu'il croit que le malheur est hors de lui, dans la multiplicité des choses qui passent et meurent, le désespoir de l'esthéticien est stérile.
    En revanche, il est salutaire de désespérer de soi-même et de se choisir : je me choisis dans ma valeur éternelle c'est à dire dans ma liberté et je passe alors au second stade : le stade éthique.
  • Le stade éthique : L'éthique, c'est le général. C'est le stade du devoir, caractérisé par sa stabilité et sa continuité. Au stade éthique, l'homme réalise le général en assumant certaines obligations telles que se marier, travailler pour vivre, entretenir des relations amicales avec autrui. Il sait que ses actions sont le fruit de ses aspirations les plus profondes et que les autres hommes peuvent les retrouver en eux.
    Vivre au stade éthique, c'est mettre de la cohérence, de la continuité dans son existence. C'est accepter les responsabilités envers soi-même et les autres. Grâce à sa volonté, l'homme triomphe des vicissitudes et obtient la liberté mais à la façon stoïcienne : en voulant ce qui est donné, on transforme ce donné en liberté. Vouloir ce qui nous arrive, c'est être libre.
    Au stade éthique se rencontre le héros c'est à dire l'honnête homme qui remplit jusqu'au bout sa tache à la place que le sort lui a désignée : " L'homme extraordinaire est un véritable homme ordinaire. "
    L'histoire d'Abraham peut nous faire comprendre les limites du stade éthique. Dans la perspective éthique, Abraham est un meurtrier qui veut tuer son fils. Dans la perspective religieuse, il veut le sacrifier. Abraham considère qu'au-dessus de son devoir éthique de respecter la vie de son enfant, il existe un devoir envers Dieu qui lui ordonne de le sacrifier. L'éthique n'est pas niée mais " théologiquement suspendue ". Il n'y a plus de paix pour celui qui entre ainsi en conflit avec l'éthique. Une nouvelle vie commence dans la crainte et le tremblement car, même si l'on possède une foi aussi solide que celle d'Abraham, on n'est jamais sûr de n'être point dans l'erreur.
  • Le stade religieux : Pour l'homme religieux, la vie est souffrance. L'homme ne peut connaître Dieu parce qu'il a péché et perdu l'éternité. Aucun homme ne peut se sauver lui-même ni sauver les autres. Il est absurde que Dieu se soit fait homme pour sauver les hommes mais la souffrance du chrétien est justement qu'il doit, pour accomplir son salut, croire passionnément au paradoxe, au scandale, à l'absurde.

2) Une théorie de l'existence.

L'existence est envisagée comme vécu humain concret et subjectif, comme jaillissement irréductible aux concepts.
L'homme est synthèse d'âme et de corps. Par âme, il faut ici comprendre la conscience. Un troisième élément, l'esprit, est synthèse entre le temporel et l'éternel, le sensible et le spirituel, le fini et l'infini. L'esprit, en découvrant le conflit des puissances contraires, prend conscience de son existence mais cette conscience n'est jamais claire car elle est entravée par le corporel. Seuls les purs esprits (les anges) peuvent avoir une conscience claire d'eux-mêmes. Chez l'homme la conscience de soi n'est jamais achevée et c'est pourquoi le sujet est dans un devenir incessant. L'homme est tension des contraires incompatibles. Contre Hegel, Kierkegaard pose que seul le sujet a une importance infinie. L'homme doit s'occuper de son développement moral sans se soucier de savoir s'il est utile aux autres. Dieu n'a nul besoin qu'on s'occupe des autres. Il faut juger l'homme sur ses intentions morales et non sur l'empreinte qu'il a laissée dans l'histoire.
La sociabilité est une erreur. Seule la souffrance continuelle et dure qui force l'homme à vivre dans la solitude le conduit à découvrir la valeur exceptionnelle de son individualité. Certains fléaux sont même, de ce point de vue, bienfaisants quand au lieu de réunir les hommes ils les dispersent : une épidémie de choléra, par exemple, mais non la guerre qui unit plutôt les hommes. Dans l'isolement l'homme maintient sa pensée dans l'intensité absolue et il faut toujours préférer l'intensité à l'extension.
L'individu s'interroge sur le comment. Il ne demande pas où va la route de la vie mais comment on marche sur cette route. Être un individu, c'est avoir l'honnêteté et le devoir de penser par soi-même les problèmes de son existence et ceux du monde, c'est rester maître du cours des choses sans se laisser enchaîner par lui.
Si l'homme était ange ou bête, il ne connaîtrait pas l'angoisse. L'angoisse est un pressentiment du possible, de l'avenir qui apparaît lorsque, sollicité par l'ange ou par la bête, l'esprit doit choisir de réaliser l'être humain suivant sa destination éternelle. L'angoisse est angoisse devant le mal où l'homme découvre la possibilité du péché et l'angoisse devant le bien que le pécheur ressent quand il prend conscience qu'il pourrait se libérer du péché. Si en face du passé on peut éprouver des regrets, du repentir, l'angoisse n'apparaît que devant un possible indéterminé c'est à dire que devant le futur. L'angoisse est donc un état affectif où s'affrontent deux possibilités. C'est l'état produit par le vertige de notre liberté et lié au péché. C'est l'état fondamental d'un être qui se sait condamné à choisir et ne sait que choisir. L'apprentissage de l'angoisse est le suprême savoir.
Le désespoir est l'impossibilité d'être soi, doublée de l'impossibilité de n'être pas soi. Il nous forme pour l'éternité. Seule la souffrance éduque.

3) La politique

Deux puissances gouvernent les foules : la jalousie et la sottise. Ceux qui gouvernent savent combien il est facile de gagner le troupeau à ses vues. En politique, le public sert d'enjeu et peu importe d'avoir la vérité à ses côtés. Ce qui compte est de gagner la masse. On flatte les convoitises les plus basses. La majorité l'emporte comme si la vérité était une question de nombre. Pour Kierkegaard, la démocratie est un danger car la masse ne cherche pas à comprendre, n'a aucun idéal et suit celui qui la flatte le plus. Contre Hegel, il ne croit pas que la vertu morale ne puisse se rencontrer que dans l'État. L'individu y est, au contraire, sans cesse menacé. La foule est le mensonge quand l'individu est le réveil de l'esprit.

Les principales œuvres.

  • Le concept d'ironie constamment rapporté à Socrate (1841)
  • Le Journal du séducteur (1843)
  • L'Alternative (1843)
  • Crainte et tremblement (1843)
  • La répétition (1843)
  • Le concept d'angoisse (1844)
  • Les stades sur le chemin de la vie (1845)
  • Post-Scriptum aux Miettes philosophiques (1846)
  • Traité du désespoir (1848)

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